Il n’est pas rare d’observer un commerçant vendant des pièces de vélo, de moto et d’autres articles se qualifier d’entrepreneur avec fierté, au détriment d’une dame qui gère un salon de beauté et employant trois autres jeunes femmes. Cette confusion est fréquente chez les jeunes, surtout à Kinshasa, où les titres sont parfois attribués en fonction des affinités et des liens amicaux, plutôt que des responsabilités et des rôles effectivement exercés.
Au premier entendement, les mots « commerçant » et « entrepreneur » se rapportent aux affaires, mais il convient d’en faire une distinction qui échappe souvent au commun des mortels. Si la recherche du profit les caractérise, ce n’est pas là leur seul attribut. Le commerçant tient sa propre comptabilité, il est l’acteur principal de son entreprise, il est constamment en mouvement, travaille dur et est parfois seul.
En son absence, il est peu probable que ses affaires fonctionnent à plein régime. Une fois sa boutique de pièces de moto ou de vélo fermée, il cesse de réaliser des ventes et ses clients doivent attendre son retour ou revenir le lendemain pour effectuer un achat.
L’entrepreneur, quant à lui, peut se reposer à la maison en sachant que son entreprise fonctionne, car il a délégué des responsabilités à d’autres personnes, y compris la gestion financière, et que ces personnes lui rendront des comptes par la suite.
L’exemple de la dame qui gère un salon de beauté avec trois autres jeunes femmes. L’entrepreneur n’a pas besoin d’être constamment en mouvement ni de travailler dur en solo comme le commerçant. Il n’est pas le principal acteur de ses actifs, car ce sont les autres qui travaillent à sa place, tandis que lui, il supervise et donne les grandes orientations.
Le commerçant est à considérer comme un homme d’affaires, même s’il peut avoir quelques personnes travaillant pour lui et gérer des activités importantes. Cependant, il se concentre principalement sur la croissance de son chiffre d’affaires en exploitant des activités existantes.
En revanche, l’entrepreneur construit un réseau basé sur l’innovation, offrant des services liés à des enjeux risqués qu’il considère comme des opportunités pour résoudre également des problèmes dans plusieurs secteurs de la vie. Il cherche à développer une culture d’entreprise face à des situations complexes, ce qui sera bénéfique à long terme pour son entreprise ou ses entreprises.
Cephas Ngole